L'écrivaine Nancy Vickers. Crédit image : Iman Wehbe, Magenta Studio Photo

OTTAWA – L’autrice franco-ottavienne Nancy Vickers s’est adjugé le Prix du livre d’Ottawa en français dans la catégorie fiction pour son livre Capharnaüm, publié aux Éditions David. Les lauréats ont été dévoilés ce mercredi soir aux Théâtres Meridian de Centrepointe en présence du maire Mark Sutcliffe.

« Je suis ravie d’avoir remporté ce prix et très fière de moi, car écrire ce livre a presque été un exploit », a-t-elle confié à l’annonce de son nom, faisant référence à son combat contre le cancer. « J’ai écrit Capharnaüm après de rudes traitements de chimiothérapie qui m’ont brûlé le cerveau et d’autres traitements de radiothérapie qui m’ont laissé plusieurs séquelles. Cela a donné le livre le plus capoté que je n’ai jamais écrit. »

C’est aussi avec ce même roman que Mme Vickers a été finaliste des Prix Trillium cette année. L’héroïne de son roman, Elsa, accumule toutes sortes d’objets qui finissent par encombrer sa maison à un point tel qu’elle en devient insalubre et voit ses relations familiales se dégrader, la conduisant à faire des rencontres inattendues.

Dans cette catégorie qui englobe le roman, la nouvelle, la poésie et la littérature jeunesse, l’autrice de nombreux romans et contes à la frontière du fantastique, du gothique et de l’érotisme, était en compétition avec la poétesse Andrée Lacelle pour Dire (Prise de parole), Gilles Lacombe pour Circé des hirondelles, Gilles Latour pour Feux du naufrage (L’Interligne) et Claudia Lahaie pour Les voies du slam (Éditions David).

Nancy Vickers, autrice de Capharnaüm et lauréate du Prix littéraire d’Ottawa, catégorie fiction. Source : Ville d’Ottawa

Dans la catégorie non-fiction, qui comprend les biographies, les mémoires, les essais, le journalisme littéraire et l’histoire culturelle, le jury a porté son choix sur Maurice Henrie, auteur de La tête haute paru aux Presses de l’Université d’Ottawa.

« J’ai écrit 23 livres dans ma vie et j’en suis fort heureux », a réagi ce dernier. « Je remercie ici ce soir tous les éditeurs qui m’ont aidé dans ma carrière d’écrivain et tous les gens d’être venus et de m’avoir donné la chance de vous dire quelques mots, ce que je n’avais pas fait depuis 30 ans! »

M. Henrie était en lice aux côtés de Brigitte Pellerin pour Le livre Uber, Janine Messadié pour Lettre à Tahar Ben Jelloun (L’Interligne), Ariane Brun del Re pour Décoder le lecteur (Les Presses de l’Université de Montréal) et Philippe Bernier Arcand pour Faux rebelles (Poètes de brousse).

Maurice Henrie, auteur de La tête haute et lauréat du Prix littéraire d’Ottawa, catégorie non-fiction. Source : Ville d’Ottawa

Enfin, le Prix littéraire Émergence de l’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français (AAOF), qui met en lumière la créativité littéraire au sein de la communauté francophone de l’Ontario, a été remis à Alexis Rodrigue-Lafleur pour son deuxième roman publié aux Éditions L’Interligne, Rêve-Creux.

Depuis 1985, les Prix du livre d’Ottawa reconnaissent les meilleures œuvres publiées en français et en anglais au cours de l’année précédente. Chacune des langues comprend deux catégories distinctes : la fiction et la non-fiction. Les finalistes sélectionnés reçoivent 1 000 $ et le lauréat remporte un prix de 7 500 $.

Le jury évalue plusieurs critères parmi lesquels la fluidité narrative, le style, la technique, le point de vue, la perspective, l’innovation, les idées nouvelles, la recherche et la portée.